vendredi 27 mai 2011
Il pleut? Pas grave...
Petit café rue St-Denis, IPad, Adele dans les oreilles... Fait soleil dans ma tête...
dimanche 22 mai 2011
Les myosotis dans leur milieu «naturel»
Voici où logent mes myosotis... C'est un peu beaucoup pour toi ma grande soeur... Je voulais que tu vois où papa et maman passaient leur temps ce printemps! Avant de se déplacer vers les îles bien sûr! :)
:)))
Toute la journée dans le jardin.
J'ai mal aux fesses, aux cuisses , aux bras, en fait partout... Il y avait tellement de mauvaises herbes que j'ai opté pour le paillis de cèdre noir. Mon ami, expert en jardinage me dit que les puristes chialeront, mais que la réalité fait en sorte qu'on a autre chose à faire que de passer nos week-end à quatre pattes dans nos jardins.
J'ai acheté et ma foi le résultat est très satisfaisant. La moitié du jardin est complétée. Demain pour la suite à moins de pluie intense...
samedi 21 mai 2011
L'amitié
Intègre - Honnête - Fiable - Passionnée - Fidèle - Disponible - Intense - Autonome - Reconnaissante - Intuitive - Responsable - Respectueuse - Juste - Résiliante - Courageuse - Persévérante - Engagée - Audacieuse - Confiante - Extravertie - Expressive - Authentique - Sensible - Dévouée - Entière - Transparente - Aimante - Attentionnée - Attentive - Chaleureuse - Généreuse - Souriante - Capable d'émerveillement
Voilà ce que mon amie a écrit sur un sac de plastique banal qu'elle a personnalisé. Elle y avait inséré un joli bouquet de fleurs qu'elle m'a remis hier soir alors que je recevais mes amies à souper.
Il faut dire qu'elle est d'abord celles de mes amies qui est le plus créative et artistique. En un tour de main, elle transforme quelque chose d'ordinaire en une petite oeuvre d'art. C'est donc avec cette créativité qu'il lui est venue en tête de nous donner ses cadeaux dans un sac où elle a d'abord écrit tous les qualificatifs qui nous représentent à ses yeux.
Mon intention n'est pas ici de pavaner mes qualités, vous l'aurez compris, mais bien de partager avec vous cette sublime attention.
L'amitié... quelle source d'énergie fabuleuse.
dimanche 15 mai 2011
Deux semaines de vacances
C'est ne pas avoir à prévoir les choses pour pouvoir tout faire.
C'est pouvoir dire : ça ne me tente pas tout de suite, peut-être plus tard.
C'est être dans le moment présent, juste dans le moment présent.
C'est pouvoir dire : ça ne me tente pas tout de suite, peut-être plus tard.
C'est être dans le moment présent, juste dans le moment présent.
mardi 10 mai 2011
BIen oui... un lunch avec Guy, Guy, Guy...
C'est mon cadeau de Noël à mon frère. J'ai revu Guy Lafleur (la flamme de mon coeur dans les années 70) l'automne dernier au Centre Bell. Il se souvient de moi, nous nous sommes vus au moins 2 fois par semaine dans les années 75, 76, 77. Quand on dit Fan finie... C'est pour moi qu'on a inventé l'expression!
Mais Guy m'appréciait bien aussi. J'étais une bonne groupie. Discrète, gênée, c'était lui plus souvent qu'autrement qui m'interpellait et me faisait signe de venir le voir, de m'approcher de lui. Il me demandait toujours comment ma famille se portait, il nous connaissait bien, ma famille a habité Thurso, où je suis née, pendant 20 ans. Il me demandait toujours des nouvelles de mon frère qui a été son ami d'enfance, vous l'aurez compris.
Je disais donc que Guy est venu me saluer à ma dernière visite au Centre Bell. Dans une boutade il m'a dit: Quand est-ce que tu vas m'amener ton frère? Faudrait bien que tu le sortes avant qu'il soit trop vieux! De là, la prise de rendez-vous et c'est aujourd'hui que ça se passe.
Il ne le sait pas, mais je lui rapporte le bâton de hockey qu'il m'avait fait donner le jour de la parade de la coupe Stanley en 1976. Les Phlyers en 4! Vous vous en souvenez? La personne qui m'a remis le bâton, le préposé aux soins pour l'équipe adverse qui me connaissait très bien aussi, m'a dit que c'était le bâton avec lequel Guy avait compté le but gagnant... Je doute de plus en plus que ce soit vrai, je vais vérifier ça avec lui. Il me semble que je lui ai déjà demandé et qu'il ne s'en souvenait pas.
Je lui rapporte donc son bâton. Mon daddy n'aurait pas voulu que je fasse autrement. La valeur de ce bâton est énorme dans mon coeur. Je veux que Guy puisse profiter de cette antiquité de bois (Louisville slugger en un morceau!) et s'il le désire l'exposer à son restaurant.
Je vous reviens avec des anecdotes de notre rencontre... J'espère juste qu'il n'y aura pas d'empêchement de dernière minute! Mais avec sa vie d'ambassadeur du CH tout est possible!
Mais Guy m'appréciait bien aussi. J'étais une bonne groupie. Discrète, gênée, c'était lui plus souvent qu'autrement qui m'interpellait et me faisait signe de venir le voir, de m'approcher de lui. Il me demandait toujours comment ma famille se portait, il nous connaissait bien, ma famille a habité Thurso, où je suis née, pendant 20 ans. Il me demandait toujours des nouvelles de mon frère qui a été son ami d'enfance, vous l'aurez compris.
Je disais donc que Guy est venu me saluer à ma dernière visite au Centre Bell. Dans une boutade il m'a dit: Quand est-ce que tu vas m'amener ton frère? Faudrait bien que tu le sortes avant qu'il soit trop vieux! De là, la prise de rendez-vous et c'est aujourd'hui que ça se passe.
Il ne le sait pas, mais je lui rapporte le bâton de hockey qu'il m'avait fait donner le jour de la parade de la coupe Stanley en 1976. Les Phlyers en 4! Vous vous en souvenez? La personne qui m'a remis le bâton, le préposé aux soins pour l'équipe adverse qui me connaissait très bien aussi, m'a dit que c'était le bâton avec lequel Guy avait compté le but gagnant... Je doute de plus en plus que ce soit vrai, je vais vérifier ça avec lui. Il me semble que je lui ai déjà demandé et qu'il ne s'en souvenait pas.
Je lui rapporte donc son bâton. Mon daddy n'aurait pas voulu que je fasse autrement. La valeur de ce bâton est énorme dans mon coeur. Je veux que Guy puisse profiter de cette antiquité de bois (Louisville slugger en un morceau!) et s'il le désire l'exposer à son restaurant.
Je vous reviens avec des anecdotes de notre rencontre... J'espère juste qu'il n'y aura pas d'empêchement de dernière minute! Mais avec sa vie d'ambassadeur du CH tout est possible!
dimanche 8 mai 2011
Une mère...
...c’est bon, c'est chaud, c'est généreux, c'est beau, c'est trop, c'est rarement pas assez, c'est doux, c'est drôle, c'est sérieux, c'est pas drôle, c'est sécurisant, c'est aimant, c'est le pardon sans cesse renouvelé, c'est embarrassant, c'est invitant, c'est compliqué, c'est enjoué, c'est triste parfois, c'est joyeux souvent, c'est énervé pour rien, ça veut toujours ton bien, c'est grand, c'est exaspérant, c'est tout, c'est là, c'est partout on dirait, c'est des souvenirs, c'est des leçons de vie, c'est inspirant, c'est parfait, c'est merveilleux, c'est une pensée, c'est rassurant, c'est unique.
C'est un jour quelqu'un qui est toujours présent, c'est un autre quelqu'un qui nous manque énormément.
Je t'aime maman... Tu es encore et toujours présente dans ma vie. Encore hier je racontais comment tu m'avais fait voir les menstruations comme quelque chose de tellement positif. Tu m'avais dit qu'on avait un grand avantage sur les hommes avec nos menstruations... nous au moins, notre sang se renouvelait! Faut le faire hein?
Passe une très belle journée. Avec le ciel bleu, tu peux certainement voir tout ce qui se passe aujourd'hui... Je t'entends me dire que je suis ton bulletin... alors je vais essayer de me mériter un gros A+ aujourd'hui!
TaLou
xxo
mercredi 4 mai 2011
Tout est bien qui finit bien.
Lundi 9 février 2009
Les faits:
Environ 19 h. Après des petites commissions faites en compagnie de ma fille, celle-ci me demande d’arrêter chez McDonald pour prendre une bouchée.
On se stationne et ma fille ouvre sa porte pour la refermer aussi vite en disant : « Oups! J’ai accoté la porte sur l’auto du monsieur à côté ». Elle a à peine le temps de terminer sa phrase et moi de me retourner pour voir le conducteur, avec le visage cramoisi, utiliser sa propre porte pour frapper mon auto de trois gros coups... Notre auto est plus avancée que la sienne, ce qui fait que sa porte à lui est située à la hauteur de ma porte arrière du côté passager.
Ma fille est terrifiée, elle barre sa porte. Sonnée par ce que je viens de voir, je reste tout de même calme et je rassure ma fille en lui disant que je vais aller parler à l’homme. Ma petite chouette qui souffre de problèmes d’anxiété importants à l’époque me supplie de partir. Je tiens bon et très calmement je lui dis qu’on ne peut pas se laisser faire comme ça.
Je sors donc de mon auto pour aller voir ce qui se passe avec l’autre conducteur.
- Mais pourquoi vous êtes si agressif monsieur, ma fille n’a pas fait exprès?
- Y disent toutte ça! qu’il me lance les bras dans les airs encore totalement agressif.
C’en était assez, la discussion avec lui ne me mènerait nulle part de toute évidence.
- Monsieur, je n’ai plus rien à vous dire, je prends votre numéro de licence et j’appelle la police.
Je me suis retournée et je suis retournée dans mon auto le numéro de licence en tête et j’ai appelé le 911. Vive les cellulaires!
Je vous évite les longueurs de l’histoire. La police est arrivée et j’ai finalement pu constater les dommages sur ma porte. On a dû la remplacer, elle était trop abîmée pour la débosseler tout simplement. Avec la policière, on a cherché une dizaine de minutes pour tenter de retrouver les marques qu’aurait laissées la porte de Camille... Rien...
Les policiers me demandent si je veux porter plaine et des charges au criminel. Je regarde ma fille et mes valeurs et je me dis que je n’ai pas le choix. Je dois montrer à ma fille qu’on ne se laisse pas agresser de la sorte. Je sais très bien que si j’avais été un gars, JAMAIS cet homme n’aurait réagi de la sorte. Aussi, je dois être intègre avec mes valeurs. Le respect de soi, dans le calme et le contrôle, ça ne s’enseigne pas à nos filles autrement que par la démonstration.
Mercredi 4 mai 2011
Les faits :
2 ans et quelques mois plus tard, à la deuxième tentative, la cause est finalement entendue au Palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield puisque le suspect a plaidé non coupable. Un des agents de police qui nous a accompagnés lors de l’événement est là comme témoin. J’y suis aussi ainsi que l’accusé bien entendu. J’ai réussi à faire exclure ma fille de la démarche en expliquant à la procureure que l’événement avait déjà été assez violent que je ne voulais pas, étant donné son anxiété, qu’elle ait à revivre quoi que ce soit. Accordé!
Le policier a été appelé à témoigner en premier. Mon tour est arrivé et je me suis présenté à la barre des témoins. On me fait jurer de dire la vérité, juste la vérité... Oui, je le jure. J’ai raconté l’histoire de ma perspective au juge à l’aide des questions de la procureure. Au début, les émotions m’ont décontenancée et j’ai eu un peu de difficulté à retenir mes larmes. Le juge a été d’une gentillesse extraordinaire.
- Madame, servez-vous des mots pour raconter l’histoire. Vous pouvez laisser les émotions de côté. Pas facile à faire peut-être, mais tentez de voir ça de cette façon.
- Merci monsieur le juge, c’est un excellent conseil que vous venez de me donner. Je vais le faire comme ça.
J’ai repris le dessus immédiatement et ai réussi à enfiler mon histoire comme une pro avec un calme relatif considérant le fait que c’était mon baptême à titre de témoin en cour. Lorsque l’avocat de l’accusé m’a à son tour posé des questions, j’ai été aussi très sûre de moi. Alors que je répondais pour la quatrième fois à la même question, je me suis excusé avec un peu de sarcasme en m’adressant au juge en lui disant que je répétais la même réponse. Il m’a regardé droit dans les yeux.
- Madame, prenez tout le temps de répondre la même chose parce que c’est la même question les quatre fois.
Je comprenais que j’avais gagné sa confiance.
Le conducteur fautif est finalement venu raconter sa version des faits. Il a joué de façon impudique avec la chronologie de l’histoire. Il a aussi menti honteusement sur certains faits. Entre autres, que j’avais dit que ce n’était pas grave et que c’est ce que j’ai dit qui avait provoqué sa réaction. Mais sa défense ne se tenait pas.
Le juge ne s’est pas laissé prendre. Avant de partager avec vous son verdict, je vous dirai qu’il me faisait beaucoup penser à Jacques Languirand. Un homme d’une grande classe, philosophe, intègre.... avec les sourcils un peu moins en broussaille, mais il aurait facilement pu passer pour son frère.
Au moment de rendre son jugement, il a bien reconnu que les faits différaient. Il a reconnu qu’il devait croire les deux. Il a dit croire le conducteur accusé lorsqu’il disait avoir des valeurs et des principes, mais que ce n’était pas suffisant de dire les choses, qu’il faillait les appliquer lorsque la vie nous mettait devant une occasion de mettre le tout en pratique.
Il a dit aussi qu’il croyait la dame (c’est moi ça!) dans son récit. Que celle-ci avait fait preuve de caractère dans son témoignage et que c’était bien ainsi.
Pour finir enfin par dire qu’au sens de la loi, il devait croire hors de tout doute que l’accusé avait eu l’intension de faire un méfait. Et que hors de tout doute, l’accusé lui avait lui-même fourni la preuve en lui disant qu’il avait voulu me montrer que si ce n’était pas grave pour son véhicule, ça ne l’était pas non plus pour le mien. Le juge lui a fait comprendre qu’il n’a pas à jouer le moralisateur, d’autant plus que son auto n’avait effectivement aucun autre dommage que ceux qu’il lui avait lui-même infligés en utilisant sa porte pour défoncer la mienne.
L’avocat s’est alors levé pour demander l’absolution pour l’accusé qui était inscrit au Cégep pour devenir conseiller en valeurs mobilières et qu’un dossier criminel l’empêcherait de poursuivre son projet de vie... Le juge a élégamment accepté de lui donner l’absolution, ce qui m’allait très bien aussi comme décision.
Cet homme ne sera peut-être plus inscrit au Cégep l’automne prochain... Mais ça, je ne peux le présumer. L’important pour moi, c’est qu’il ait compris que ce qu’il avait fait était inacceptable, qu’il n’a pas leurrer le juge ou qui que ce soit présent dans la salle.
À ma sortie du Palais quelques minutes plus tard, j’ai dû passer à côté de lui et son avocat pour me rendre à mon auto. Je me suis arrêté près de lui.
- Monsieur, je vous souhaite bonne chance dans votre projet.
Son regard était inquisiteur, il ne voyait pas où j’allais...
- Votre projet d’études monsieur, je vous souhaite bonne chance dans vos études...
Il ne savait pas trop quoi répondre. Moi, je n’attendais rien, je continuais mon chemin.
C’est le cœur en paix que je suis rentrée dans mon auto et que je mets enfin un point final à cette histoire.
Les faits:
Environ 19 h. Après des petites commissions faites en compagnie de ma fille, celle-ci me demande d’arrêter chez McDonald pour prendre une bouchée.
On se stationne et ma fille ouvre sa porte pour la refermer aussi vite en disant : « Oups! J’ai accoté la porte sur l’auto du monsieur à côté ». Elle a à peine le temps de terminer sa phrase et moi de me retourner pour voir le conducteur, avec le visage cramoisi, utiliser sa propre porte pour frapper mon auto de trois gros coups... Notre auto est plus avancée que la sienne, ce qui fait que sa porte à lui est située à la hauteur de ma porte arrière du côté passager.
Ma fille est terrifiée, elle barre sa porte. Sonnée par ce que je viens de voir, je reste tout de même calme et je rassure ma fille en lui disant que je vais aller parler à l’homme. Ma petite chouette qui souffre de problèmes d’anxiété importants à l’époque me supplie de partir. Je tiens bon et très calmement je lui dis qu’on ne peut pas se laisser faire comme ça.
Je sors donc de mon auto pour aller voir ce qui se passe avec l’autre conducteur.
- Mais pourquoi vous êtes si agressif monsieur, ma fille n’a pas fait exprès?
- Y disent toutte ça! qu’il me lance les bras dans les airs encore totalement agressif.
C’en était assez, la discussion avec lui ne me mènerait nulle part de toute évidence.
- Monsieur, je n’ai plus rien à vous dire, je prends votre numéro de licence et j’appelle la police.
Je me suis retournée et je suis retournée dans mon auto le numéro de licence en tête et j’ai appelé le 911. Vive les cellulaires!
Je vous évite les longueurs de l’histoire. La police est arrivée et j’ai finalement pu constater les dommages sur ma porte. On a dû la remplacer, elle était trop abîmée pour la débosseler tout simplement. Avec la policière, on a cherché une dizaine de minutes pour tenter de retrouver les marques qu’aurait laissées la porte de Camille... Rien...
Les policiers me demandent si je veux porter plaine et des charges au criminel. Je regarde ma fille et mes valeurs et je me dis que je n’ai pas le choix. Je dois montrer à ma fille qu’on ne se laisse pas agresser de la sorte. Je sais très bien que si j’avais été un gars, JAMAIS cet homme n’aurait réagi de la sorte. Aussi, je dois être intègre avec mes valeurs. Le respect de soi, dans le calme et le contrôle, ça ne s’enseigne pas à nos filles autrement que par la démonstration.
Mercredi 4 mai 2011
Les faits :
2 ans et quelques mois plus tard, à la deuxième tentative, la cause est finalement entendue au Palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield puisque le suspect a plaidé non coupable. Un des agents de police qui nous a accompagnés lors de l’événement est là comme témoin. J’y suis aussi ainsi que l’accusé bien entendu. J’ai réussi à faire exclure ma fille de la démarche en expliquant à la procureure que l’événement avait déjà été assez violent que je ne voulais pas, étant donné son anxiété, qu’elle ait à revivre quoi que ce soit. Accordé!
Le policier a été appelé à témoigner en premier. Mon tour est arrivé et je me suis présenté à la barre des témoins. On me fait jurer de dire la vérité, juste la vérité... Oui, je le jure. J’ai raconté l’histoire de ma perspective au juge à l’aide des questions de la procureure. Au début, les émotions m’ont décontenancée et j’ai eu un peu de difficulté à retenir mes larmes. Le juge a été d’une gentillesse extraordinaire.
- Madame, servez-vous des mots pour raconter l’histoire. Vous pouvez laisser les émotions de côté. Pas facile à faire peut-être, mais tentez de voir ça de cette façon.
- Merci monsieur le juge, c’est un excellent conseil que vous venez de me donner. Je vais le faire comme ça.
J’ai repris le dessus immédiatement et ai réussi à enfiler mon histoire comme une pro avec un calme relatif considérant le fait que c’était mon baptême à titre de témoin en cour. Lorsque l’avocat de l’accusé m’a à son tour posé des questions, j’ai été aussi très sûre de moi. Alors que je répondais pour la quatrième fois à la même question, je me suis excusé avec un peu de sarcasme en m’adressant au juge en lui disant que je répétais la même réponse. Il m’a regardé droit dans les yeux.
- Madame, prenez tout le temps de répondre la même chose parce que c’est la même question les quatre fois.
Je comprenais que j’avais gagné sa confiance.
Le conducteur fautif est finalement venu raconter sa version des faits. Il a joué de façon impudique avec la chronologie de l’histoire. Il a aussi menti honteusement sur certains faits. Entre autres, que j’avais dit que ce n’était pas grave et que c’est ce que j’ai dit qui avait provoqué sa réaction. Mais sa défense ne se tenait pas.
Le juge ne s’est pas laissé prendre. Avant de partager avec vous son verdict, je vous dirai qu’il me faisait beaucoup penser à Jacques Languirand. Un homme d’une grande classe, philosophe, intègre.... avec les sourcils un peu moins en broussaille, mais il aurait facilement pu passer pour son frère.
Au moment de rendre son jugement, il a bien reconnu que les faits différaient. Il a reconnu qu’il devait croire les deux. Il a dit croire le conducteur accusé lorsqu’il disait avoir des valeurs et des principes, mais que ce n’était pas suffisant de dire les choses, qu’il faillait les appliquer lorsque la vie nous mettait devant une occasion de mettre le tout en pratique.
Il a dit aussi qu’il croyait la dame (c’est moi ça!) dans son récit. Que celle-ci avait fait preuve de caractère dans son témoignage et que c’était bien ainsi.
Pour finir enfin par dire qu’au sens de la loi, il devait croire hors de tout doute que l’accusé avait eu l’intension de faire un méfait. Et que hors de tout doute, l’accusé lui avait lui-même fourni la preuve en lui disant qu’il avait voulu me montrer que si ce n’était pas grave pour son véhicule, ça ne l’était pas non plus pour le mien. Le juge lui a fait comprendre qu’il n’a pas à jouer le moralisateur, d’autant plus que son auto n’avait effectivement aucun autre dommage que ceux qu’il lui avait lui-même infligés en utilisant sa porte pour défoncer la mienne.
L’avocat s’est alors levé pour demander l’absolution pour l’accusé qui était inscrit au Cégep pour devenir conseiller en valeurs mobilières et qu’un dossier criminel l’empêcherait de poursuivre son projet de vie... Le juge a élégamment accepté de lui donner l’absolution, ce qui m’allait très bien aussi comme décision.
Cet homme ne sera peut-être plus inscrit au Cégep l’automne prochain... Mais ça, je ne peux le présumer. L’important pour moi, c’est qu’il ait compris que ce qu’il avait fait était inacceptable, qu’il n’a pas leurrer le juge ou qui que ce soit présent dans la salle.
À ma sortie du Palais quelques minutes plus tard, j’ai dû passer à côté de lui et son avocat pour me rendre à mon auto. Je me suis arrêté près de lui.
- Monsieur, je vous souhaite bonne chance dans votre projet.
Son regard était inquisiteur, il ne voyait pas où j’allais...
- Votre projet d’études monsieur, je vous souhaite bonne chance dans vos études...
Il ne savait pas trop quoi répondre. Moi, je n’attendais rien, je continuais mon chemin.
C’est le cœur en paix que je suis rentrée dans mon auto et que je mets enfin un point final à cette histoire.
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