Plusieurs
théories savantes tentent d’expliquer la naissance, voire la cause du phénomène
de la dénatalité au Québec. Pour mon compte, je préfère m’en tenir à une
théorie toute simple, toute logique, tout enfantine : celle de la reine et
du couvain.
Au
rucher québécois régnait la Reine. Qu’elle fût du foyer ou du royaume, peu
importe, nous avions tous compris que c’était elle qui tenait les rênes. Vint
alors la guerre qui ébranla l’organisation du rucher. La reine qui régnait,
lâcha les rênes pour se joindre à la caste des abeilles travailleuses, économie
oblige. Des essaims de reines sortirent de leur alvéole pour devenir
butineuses. L’époque était faste, le butin fabuleux et nul n’avait prévu
d’effets néfastes. Pourtant, il y en eut. Pas que des répercussions fâcheuses,
soyons honnêtes, la souveraine y trouva son lot de miel; une vie qui s’ouvrait
sur un monde d’autonomie, de liberté, de pensée.
Notre reine, dont la vie avait été jusqu’alors
consacrée à la ponte et à la bonne organisation de l’alvéole, dut faire face à
une double tâche : butiner et reproduire. La commande était grosse. C’est
qu’il est difficile de maintenir l’équilibre entre ces deux rôles. La question
n’étant pas ici d’évaluer l’intérêt, l’utilité, la valeur ou le mérite de
chaque emploi, mais plutôt la capacité de bien faire les deux. C’est ainsi que
la souveraineté espérée prit des allures d’esclavage. De ce fait, plusieurs
alvéoles ont éclaté. Les abeilles ont retroussé les manches et les ont
reconstituées.
D’hier
à aujourd’hui, d’ajustements en relevailles de défis, devant l’énormité de la
tâche, certaines ont fléchi sous le poids du fardeau : à chacun son chemin
de croix. Quant aux autres, elles ont réfléchi. Nos
abeilles-reines-travailleuses avaient brûlé la cire pas les deux bouts et se
sont retrouvées à bout de souffle, incapable d’éteindre la chandelle. Comment
pourraient-elles continuer de tenir le flambeau? Les abeilles n’eurent d’autres
choix que d’agir comme un seul homme, elles contrôlèrent le couvain.
Au fait, n’existe-t-il pas une troisième caste
dans la colonie des abeilles?
Celle du mâle, le faux bourdon? Et qu’en est-il de son rôle dans cette
histoire? Mesdames, je vous entends d’ici bourdonner comme l’essaim d’abeilles
prêt à darder son agresseur. Vous dites? Un rôle trop effacé? Féministes va!
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