mercredi 13 novembre 2013

Zone de turbulence

Un autre vieux texte... j'ai regardé et je ne crois pas l'avoir partagé encore! 

ZONE DE TURBULENCE
         S’il en est une dans ma vie, c’est bien la saison des fêtes. Selon mes prévisions météorologiques, je devrai y entrer juste avant l’été des indiens. La zone de turbulence s’annonce par les nuages gris : les messages publicitaires pour les jouets de Noël. Comme des averses passagères, ils ne nous incommodent pas vraiment au début, mais plus la saison avance et plus le temps change. L’ennuagement est progressif et le temps finit carrément par se gâter. Les messages inondent  les ondes et la visibilité atteint des niveaux tels que les désirs des enfants deviennent nébuleux. Accompagnant cette vague de haute pression publicitaire, la réaction inévitable des enfants nous demandant de faire la pluie et le beau temps et, pourquoi pas, le dépanneur du coin : question de se donner les moyens d’accéder à toutes leurs demandes.
         Malgré les intempéries, il faut reconnaître les percées de soleil. Ces éclaircies, c’est le frisson provoqué par l’Ave Maria  de Schubert. C’est le courant d’air chaud amené par un Minuit chrétien  bien senti à la messe de minuit. C’est la lumière dans les yeux de mes enfants lorsque au lever du soleil, ils se précipitent au salon pour vérifier si le père Noël, malgré l’avalanche de cadeaux à  livrer, ne les a pas oubliés. Tous ces moments sont beaux et chauds, mais valent-ils le “ cumulus ’’ de perturbations dans l’atmosphère surchargée du temps des fêtes ?
         Faut-il à ce point aimer la tourmente pour se taper l’ouragan traumatisant des emplettes de Noël qui, malgré les bonnes résolutions du premier de l’an précédent, se feront à la dernière minute ? De plus avez-vous remarqué qu’étrangement, il ne “ vente ’’ pas fort dans les magasins avant Noël ? Pas fous, les commerçants gardent les ventes pour janvier, augmentant ainsi la normale saisonnière.
         Faut-il être en pleine dépression lorsqu’on se porte volontaire pour recevoir toute la famille au souper de Noël ? Avec le beau-frère dont l’haleine alcoolisée menace la couche d’ozone. Les enfants qui endommagent la maison comme si une tornade était passée. Le facteur Humidex faisant croire à ma mère qu’elle se trouve dans la zone tropicale du Biodôme. Les gouttelettes embrumant les vitres des fenêtres et qui nous empêchent ainsi de voir la tempête de neige tourner en pluie verglaçante. Et ma fille qui s’écrie de joie devant le constat du danger de la route :
“ Hourra ! tout le monde reste à coucher ! ’’
         J’abandonne ! Faites ce que vous voulez ! Moi, l’année prochaine, je m’en vais dans le sud au soleil, les deux pieds dans la mer…


6 commentaires:

  1. J'aime ton stress du début de la turbulence à venir. Une bien belle période s'annonce à nos portes. En plus, je pense bien cogner à ta porte.

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    1. Ce n'es pas moi all the way qui s'exprime dans sa réalité ici, mais pour ce qui est du magasinage ouf! Ce qui est dit ici c'est la moitié du sentiment réel... J'HAÏS le magasinage. C'tu assez clair?

      Pour ce qui est de ta visite, on t'attend, mais y a déjà plus de place pour coucher, c'est complet! ! :)

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  2. Comme à chaque année, je voudrai pouvoir arrêter cette folie commerciale, qui s'éternise, qui commence trop tôt.
    Toute la magie passée du temps des fêtes est dilué à un point tel,
    qu'elle est insipide et qu'elle me donne la nausée.
    Deux mois à se faire dire comment nous devons penser, agir et réagir,
    je veux partir sur Mars.

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  3. Tu risques d'être pas mal tout seul sur Mars non? C'est la seule chose qui me réjouit de mon coté, passer du temps avec mon monde...

    xxo

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  4. Je viens de lire Barbe blanche et c'est tout à fait comme ça que je me sens. Je m'en irais au bout du monde... mais hélas, trop de gens comptent sur moi. Nous avons des familles, des mamans âgées qui veulent réunir leurs enfants autour d'eux et c'est bien légitime de réaliser leurs rêves, alors on se sent « au service de » et puis ça dure trop longtemps, on n'a pas le temps de reprendre notre souffle... Mais nous avons aussi des enfants, des petits-enfants, on n'aime pas les faire passer en dernier...

    Je dis ça ici mais je dirais jamais ça sur mon blogue, j'ai trop de famille qui me lisent!

    La folie de consommation des fêtes, pour ça, je résiste sans aucune difficulté...

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  5. Je résiste bien aussi. Mes enfants sont plus vieux... Souvent ils préfèrent les sous ou encore ont une idée bien arrêtée de ce qu'ils veulent. Ma fille par exemple veut des choses qu'elle a trouvées sur Internet! Alors vive les achats en ligne!

    Pour le reste, je me concentre sur les décorations et les réunions de famille et d'amis que je tiendrai à la maison!

    Pour moi les fêtes, c'est le monde, pas le magasinage que je déteste de toute façon, et ce, 365 jours par année!

    :)

    Et hop là!

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