vendredi 24 juin 2011

Fête nationale? Encore pour longtemps?

J'ai laissé un message chez notre amie Zoreille ce matin et le message de Factorum qui me dit dans le billet précédent : Bonne fête nationale en français !!!!!, ces deux messages m'amènent à une réflexion sur le français et l'identité du Québec qui de toute évidence se dilue à la vitesse grand V dans une mer d'immigration qui balaie tout sur son passage comme un tsunami culturel.

Voici d'abord mon billet chez Zoreilles:


Je suis prise d'une nostalgie finie pour nos bonnes vieilles St-Jean....

Devousse que c'est toute allé cet esprit, cette fierté?

La semaine dernière, je suis allée centre-ville de Montréal pour me promener avec mon CHUM et ma fille pour la fête des Pères...

Me suis présentée à la porte d'un resto pour voir le menu et l'heure d'ouverture et deux gars à l'intérieur m'ont vu et sont donc venus à la porte pour me voir. J'ai trouvé ça chouette sur le coup... Mais quand je me suis adressée à eux, en français c'est quand même ma langue maternelle, un des gars m'a regardé avec mépris et m'a dit : Speak English now...

Est-ce que j'ai besoin de vous dire que ça m'a donné, j'en suis convaincue, la même claque au visage que celle qui s'était fait dire : Speak English, speak white par une vendeuse chez Eaton il y a je ne sais plus combien d'années maintenant?

La seule différence est que mon gars n'aurait pas pu dire steak withe... Sa peau avait une certaine teinte moyen-orientale....

Pas sûre qu'il va rester grand-chose de nous dans 25 ans...


Et ici je reprends mon propos. Je ne suis pas raciste ou anti quoi que ce soit. Ceux qui me connaissent savent que je suis plutôt du genre inclusif. Ce qui m'effraie, c'est que notre couleur, notre mixte linguistique bien sûr, mais aussi celle de notre culture générale qui ont fait du Québec un endroit où la joie de vivre était unique -ce n'est pas moi qui le dit, c'est un de mes amis anglophones québécois - je me dis que sa survie est compromise. Pourquoi? Parce que quelque part, on ne se préoccupe pas de l'intégration de nos immigrants? Parce qu'on en accepte trop? Mais comment s'occuper, intégrer autant de gens? Je ne sais pas, je ne suis pas experte dans la matière, mais il me semble qu'on paie des gens dans nos gouvernements pour ça non?

La couleur de mon Québec à moi, soi dit en passant, ne fait pas dans l'unilinguisme français. J'aime bien la mixité de l'anglais et du français. Et mon inquiétude actuelle est autant dans notre façon de vivre que pour notre langue.

Peut-être que je me trompe et que je m'en fais pour rien, mais je n’ai pas envie qu'on devienne une soupe sans saveur distincte.

3 commentaires:

  1. Mais, c'est le bilinguisme cacanadian que ce serveur t'a servi, sois en certaine...
    Le bilinguisme à la cacanadian, c'est les francophones bilingues et les anglofon unilingues anglais.

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  2. Au delà du cacanadien Barbe Blanche, il y a maintenant cette réalité planétaire.... J'ai beaucoup d'amis anglo qui ont une fierté immense de pouvoir me parler en français...

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  3. Tu as bien raison Talou. J'ai passé mes vingt dernières années à travailler en anglais mais je n'ai pas perdu une seconde le fait français et tous mes amis anglais se faisaient un devoir de me parler en français s'ils le pouvaient.
    Ile reconnaissaient l'avantage indéniable que je possédais vis-à-vis les unilingues anglais.
    Je parle français et j'exige qu'on me serve en français que je deviens consommateur au Québec.

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